La Côte d’Ivoire doit s’inscrire dans la stratégie mondiale 2030 de l’OMS, diagnostiquer 90% des patients atteints de l’hépatite B ou C et traiter 80% des cas
La Plateforme Village Santé CI, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites virales, a organisé une conférence-sensibilisation à l’endroit des étudiantes et étudiants de l’INFS CI. Cette activité s’est tenue dans la matinée du mardi 26 juillet 2018, au CHU de Treichville, dans l’urgence de susciter plus d’intérêt et d’engagement pour lutter contre l’hépatite virale, une affection fortement contagieuse dont l’OMS a pris la mesure de la menace qu’elle représente pour l’humanité.
Ce pourquoi, l’OMS, par la résolution WHA63.18 qu’elle a prise à sa 67ème assemblée générale en 2010, a déclaré l’hépatite virale, priorité mondiale de santé publique, et institué la Journée mondiale de l’hépatite, le 28 juillet de chaque année, qui a poussé la Plateforme Village Santé CI à organiser cette activité.
En effet, la Plateforme Village Santé CI est composée d’associations qui œuvrent dans le domaine de la promotion des droits et du bien être de la femme. Elles ont décidé de développer ensemble un programme sur l’accès de la femme à la santé. Cette plateforme a pour ambition d’encourager la prévention des maladies par l’information, la formation, la sensibilisation, de susciter des diagnostics précoces, et assurer le suivi des malades par l’orientation et la prise en charge. Dans l’exécution de cette stratégie, elle est soutenue par des partenaires techniques que sont l’AILC et l’AILHV.
Selon les données officielles livrées par la Coordinatrice de la plateforme du Village de la Santé CI, Me Fatou Fadika Coulibaly, au cours de la cérémonie d’ouverture de cette conférence-sensibilisation, les hépatites virales B (HVB) et C (HVC) sont endémiques en Afrique subsaharienne, avec des taux de prévalence élevés, estimés entre 8 et 20%, pour le virus B et entre 2 et 2,5% pour le virus C. Les complications qui s’ensuivent entraînent le décès prématuré de 15 à 25% des malades.
A l’échelle mondiale, les hépatites virales font d’énormes ravages, enregistrant des chiffres de morbidité impressionnants et toujours en augmentation, quoique déjà supérieurs à ceux liés à la tuberculose, au VIH SIDA et au paludisme. Il est probable qu’elles constituent la première cause de décès dans de nombreux pays subsahariens. Plus de 80% des cas de cancers primitifs du foie dans le monde sont causés par une infection virale : le virus B (VHB) dans les deux tiers des cas et le virus C (VHC) dans le tiers restant.
Ce tableau déjà très alarmant est complété par la très forte prévalence de la transmission mère-enfant en Afrique au sud du Sahara, soit entre 20 à 43,2 %. En Côte d’Ivoire, ce taux serait de 33 %. L’hépatite virale est une maladie grave et méconnue, qui tue dans le silence, et fait que la femme met au monde des enfants malades, en raison de l’absence d’une politique nationale qui favoriserait l’accès à la santé de façon efficiente.
« Nous voulons briser les murs du silence qui se nourrit de l’ignorance, de la pauvreté, de la négligence, mais aussi de la pudeur qui à cacher la maladie », a déclaré Me Fatou Fadika Coulibaly, Coordinatrice de la plateforme du Village de la Santé CI. Par ailleurs, elle a indiqué que la Côte d’Ivoire doit s’inscrire résolument dans la stratégie mondiale 2030 de l’OMS, dont les objectifs sont de : diagnostiquer 90% des patients atteints de l’hépatite B ou C et traiter 80% des cas.
En outre, un autre élément majeur, au programme de cette Journée mondiale de l’hépatite, a été la conférence-sensibilisation, animée par le Coordonnateur national du programme de lutte contre les hépatites virales Prof Allah Kouadio Emile, dont le thème : « la transmission mère-enfant ». Ce sujet très important, a été une occasion pour les étudiants de l’INFS CI d’être édifiés sur l’ampleur de ce mode de contamination de l’hépatite virale B et les études qui ont montré que le taux de transmission materno-fœtale qui est de 33%, c’est-à-dire une femme infectée sur trois peut transmettre le virus à son enfant.